Troubles dépressifs?

Je n'ai jamais eu de diagnostic officiel de dépression ou quelque chose du genre. Mais jusqu'à ces 6 dernières années, je me sentais brisé de l'intérieur. Mon estime de moi-même avait été complètement ravagée par l'intimidation à l'école, et il n'en restait qu'une masse d'insécurités qui cherchait à tout prix à se faire aimer.

Il y a eu une longue période où je pensais au suicide. Sans nécessairement dans l'optique claire de le faire, mais je lisais beaucoup sur le sujet, je m'intéressais aux gens qui voulaient le faire et l'avaient fait. Ma nature extrêmement peureuse et anxieuse me prévenait de passer aux actes. Ça m'a préservé, mais ce qui m'a surtout retenu c'est que je n'avais pas atteint le fond du baril, si l'on peut dire ça ainsi. J'avais encore plein d'espoir pour le restant de ma vie et, objectivement parlant, j'avais tout pour moi. Il y avait beaucoup de choses qui m'apportaient du plaisir - et j'avais tout ce qu'il me fallait pour avoir un bon futur - une famille aidante de la classe moyenne, des très bonnes notes à l'école, pas de dépendance, de plus en plus d'amis similaires à moi avec qui on pouvait partager nos troubles et avoir une oreille attentive. J'attendais simplement que le temps passe et que je me retrouve dans le monde des adultes qui me semblait être un monde idéal et plus juste. Mais quand on est dans cet état là, c'est comme si le filtre de notre cerveau devenait défectueux: le filet qui trie les pensées pertinentes aux pensées impertinentes laisse passer tout le positf dans la vie et ne retient que les aspects négatifs. Pris avec seulement ces pensées, je les retournais sans arrêt dans ma tête, et celle-ci augmentaient en taille, et la cause de ce problème disparaissait et le sentiment que cette pensée m'apportait prenait toute la place; faisant en sorte que tout ce que j'avais finalement c'était des émotions négatives.

Je ne savais pas trop comment gérer ces émotions, alors je me suis beaucoup intéressé à l'auto-mutilation - je me demandais si c'était un moyen de baisser la douleur. Je voulais trouver des moyens d'y remédier. Ça agissait comme une courbe sinusoidale - il y avait des périodes où ça allait très bien, j'étais super excité, je voulais me reprendre en main, je commençais a avoir confiance en moi - et ça se suivait par des périodes creuses, où tout cela se perdait, je n'arrivais pas à voir le positif dans ma vie, je n'avais plus d'énergie et envie de ne rien faire.

Je m'en sorti surtout par ma première relation sérieuse. Le fait d'être en couple était pour moi une preuve que j'étais quelqu'un de désirable, qui avait le potentiel d'intéresser les autres. Et cette personne, par son influence et sa manière d'aborder la vie, m'a permis de remettre en perspective mes émotions et de lentement, voir et saisir tout le positif qui m'entourait.