Intimidation au primaire

On se fait tous écoeurés d'une manière ou d'une autre à l'école - l'école c'est la fucking  jungle. Des jeunes en développement, qui copient tout ce que leurs parents disent et font, cramés en un endroit pendant plusieurs heures, pendant plusieurs jours, ça fait ressortir les aspects les plus primitifs de l'humain. Je me rappelle que durant toute ma jeunesse scolaire j'ai été bullied avec acharnement. Le plus loin que je me souvienne c'est à partir de la 3e année.

J'étais un kid pas pire jusque là. Tout les enfants avant un certain âge sont un peu quirky, un peu mésadaptés. J'ai toujours été un peu plus mésadapté a agir en société, car mes parents étaient très protecteurs et je m'étais habitué à vivre dans ma bulle. Juqu'à la troisième année, je n'avais jamais été dans une même école plus d'un an - à cause de déménagements dû au travail de mon père. Mais à partir de la 3e année, on s'est installés a un endroit, et on y est restés. À cette nouvelle école que j'allais suivre jusqu'à la fin du primaire, je me suis fait un nouvel ami dès la première journée. On a été de meilleurs amis très rapidement. On faisait tout ensemble, nous étions toujours dans les mêmes classes, on habitait proche l'un de l'autre, alors on s'amusait ensemble à l'école et hors de l'école. Nous étions même très tactiles; nous n'étions pas gêné de nous toucher.On se faisait des calins quand on se voyait, on se faisait des massages, on se chatouillait. Ça sonne sexuel de même, mais à ce moment là ce ne le fut pas. Les gens ont tout de suite remarqués à quel point nous étions proches. L'étiquette "gai" avait tombé, le jury a parlé. Impossible de s'en défaire. Pas vraiment de moyen de s'en sortir une fois que tu deviens une des cibles.

Je ne pouvais pas me défendre. J'y arrivais pas. J'ai essayé une fois, de me battre. Le gars, Jonathan, un sportif, sur mon cas, il a dit un truc encore au cours d'éduc. J'étais tellement enragé, ça bouillait en moi, cette accumulation. J'étais pu capable. Je me sis levé, et j'ai essayer de le kicker. Je voulais kicker de toutes mes forces, pour le projeter à travers la pièce, pour lui éclater la face, le faire saigner, sa tronche de merde, ses mots de merde. Mais mes kicks n'avaient aucune force. Ça le faisait rire. Les autres autour riaient. C'était le pire sentiment - une impuissance totale. J'avais pas le choix de me faire rire de moi.

Ça  a créé une rage en moi. Une rage noire et qui allait devenir, au fil des années, bien profonde. La rage est une plante - quand on la nourrit, ses racines poussent encore plus loin dans notre coeur et ses fleurs deviennent encore plus écarlates.